Tintin et les oranges bleues
De valeureux chercheurs ont déjà mis en évidence que d’illustres écrivains tels Jules Verne ou Maurice Leblanc étaient initiés à certains des secrets qui ont fait la fortune de l’abbé Saunière. Mais nous souhaitons apporter, aujourd’hui, la preuve que Hergé aussi, tout comme ses prédécesseurs, s’est amusé à distribuer quelques preuves dans son œuvre. En particulier dans « Tintin et les oranges bleues », il a glissé quelques clés. Dans le film, les paysages, maisons, et situations rappellent étrangement la région du Razès. Nous verrons aussi que, dans ce film, les héros sont tirés par la “cabale”. Est-ce donc dans les jeux de mots qu’il faut chercher la clé de l’énigme ?
Oranges bleues versus Pommes bleues
Déjà, dans le titre “Les oranges bleues”, l’allusion aux pommes bleues est évidente. Les pommes bleues que quantité de chercheurs viennent admirer chaque 17 janvier, en espérant en percer le secret. Ces pommes bleues qui ont contribué à la création d’une association renommée de la commune dont nombre de chercheurs chevronnés sont membres. Dans le film, une lumière fluorescente émane des oranges. Il serait difficile de ne pas y voir une allusion à la lumière que pourraient procurer les pommes bleues.
Mais ne négligeons pas l’importance du château de Moulinsart qui est le point de départ de la plupart des aventures, et qui nous rappelle l’importance du château des Hautpoul de Rennes-le-Château. Tout comme la présence rémanente de Bianca Castafiore qui nous ramène à la relation particulière que l’abbé entretenait avec Emma Calvé, une autre cantatrice. Cela nous incite à regarder avec plus d’attention les pages où apparait ce personnage fantasque.
Vous qui êtes accablés
La première minute du film commence sur la présentation du livre du professeur Tournesol “Le monde à faim”. Même si cela parait un peu alambiqué, comment ne pas y voir une allusion à la phrase “Venez à moi vous qui êtes accablés” (sac à blés), au-dessus d’un sac percé, dans la fresque commandée par le facétieux abbé Saunière. Phrase très célèbre que les chercheurs qui fréquentent l’église n’ont de cesse de décoder, et qui sont eux-mêmes affamés de percer le mystère de cette église. Dans ces premières minutes, on voit le professeur Tournesol faire tournoyer ostensiblement son pendule, nous désignant ainsi, peut-être, le moyen de percer le secret.
Le trésor que représentent les oranges bleues dans le film est dérobé ; les héros partent pour Valence en Espagne sur la piste de celui qui leur avait fait parvenir les oranges. Or, Valence est mondialement connu pour héberger un des trésors bibliques, le saint calice de Valence, coupe qui aurait recueilli le sang du Christ, autrement appelé le Saint Graal. Tout le monde connait aujourd’hui les allusions au Graal dans l’église de Rennes-le-château, que ce soit la coupe ou la référence à la sainte Marie Madeleine qui serait elle-même la coupe ayant recueilli le sang du Christ, selon Lynn Picknett et Clive Prince, dans leur ouvrage “La révélation des Templiers”. Et, encore, la position de certaines statues forment le mot GRAAL. Nos héros se mettent ainsi en quête du trésor. A la cinquième minute du film, le capitaine Haddock nous indique être lassé des “poires cuites”. Faut-il y voir une allusion à Périllos ou au tableau de l’église de Serres ? Cette piste serait-elle une mauvaise piste ? (On rencontre aussi une autre église dédiée au Graal à Trehorenteuc dans la forêt de Paimpont NDLR.)
La crypte psychédélique
A la dix-neuvième minute du film, un bandeau nous précise que l’action se passe dans une ancienne église abandonnée où le professeur Tournesol est retenu prisonnier. Notez que le professeur utilise un cornet acoustique. Il faut y voir là une préconisation à stimuler “l’entendement”. Le professeur est séquestré dans la crypte de l’église, contraint de faire avancer ses travaux. Le lecteur comprendra que c’est dans la crypte que les recherches doivent se concentrer. D’ailleurs le professeur précise que c’est par un travail intellectuel que le projet aboutira.
Le capitaine Haddock ou Bugarach ?
Quant au capitaine Haddock, il indique sa volonté d’éclaircir le mystère des oranges bleues. C’est donc avec insistance qu’Hergé nous ramène aux fruits bleus : oranges ou pommes bleues, personne ne sera dupe. La langue des oiseaux nous donnerait-elle une clé dans le nom même du capitaine “Had Oc”. Encore un capitaine, tout comme Jules Verne nous ramène dans la région avec le capitaine Bugarach dans “Clovis Dardentor” (d’ardent Or). Il serait donc “had oc” d’orienter ses recherches vers les pommes/oranges bleues ? Le capitaine nous donne un indice en insistant sur l’action du soleil. Or, c’est bien grâce à l’action du soleil que les pommes bleues apparaissent dans l’église. C’est donc bien par une action “had oc” que les fruits bleus nous mènent sur le chemin de la compréhension. Cependant le héros Tintin donne consigne, avec insistance, au capitaine de ne rien dire au sujet des oranges. Le secret doit être gardé !
Les doubles nous doublent-ils ?
Que dire des détectives Dupont et Dupond qui par leurs similitudes, mais aussi leur légère différence, insistent sur les similitudes et les légères différences que l’on peut trouver dans l’église, et que le prêtre utilise pour porter un regard insistant sur quantité de détails : deux Antoine, deux églises, deux Christ, deux enfants Jésus, etc. Les deux détectives omniprésents dans les aventures sont-ils là pour nous dire de rechercher une clé dans les doublons ?
Asmodée, le cracheur de feu
C’est encore par un tatouage en forme de Dragon que le héros Tintin sera mis sur la piste dans le film. Le dragon est réputé pour cracher le feu. Est-il là pour faire allusion à un autre cracheur de feu ? En effet, la particularité de l’église de Rennes-le-Château est que nous y sommes accueillis par un diable, mais ce diable a pour nom Asmodée. Asmodée qui en latin est traduit par Asmodéus, soit “Asmo Deus”, dont le chercheur sait que cela signifie “le feu de Dieu”.
Le jour du poisson
C’est grâce à un nombre d’enfants que l’intrigue du film sera dénouée sur un bateau. Que faut-il y voir là ? Que la résolution de l’énigme est un jeu d’enfant, un “ludus puerorum”, comme nous le préconisaient les alchimistes du passé ? Mais aussi, une bataille rangée qui verra quantité des mauvais protagonistes rejetés à la mer, au monde des poissons. Le poisson qui nous ramène à la chrétienté et à l’église. L’Ichtus historique : « Iêsoûs Khristòs Theoû Hyiòs Sōtḗr » soit « Jésus-Christ, Fils de Dieu, [notre] Sauveur ».
Nous ne pouvons donc qu’encourager les chercheurs sincères à se tourner vers l’œuvre d’Hergé car nous ne doutons pas que d’autres indices restent à y être découverts.
1er avril 2023, Anguerant Ilo & Jean-Loup de la Batellerie ©
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