Le secret de Boudet – La piste maçonnique teintée de Rose-Croix

La piste de l’anglais

L’abbé Boudet, agrégé d’anglais, utilisa cette connaissance dans son livre « La Vraie Langue Celtique et le Cromleck de Rennes-les-Bains » qu’il publia en 1886. Y trouve-t-on le secret de Boudet ?

Son texte cache le secret ou la résurrection d’un lieu particulier grâce à l’étude de la langue des celtes, « l’anglais », clef de voûte de sa démonstration.

Le secret de Boudet tient partiellement dans le diable de l'église de Rennes-le-Château.
Le diable en juillet 1986 – Gobatto ©

Après une dizaine d’années de restauration et de décoration de son église, l’abbé Saunière de son côté, fait sensation en posant en 1897 à l’entrée de son nouveau temple un diable à genou sous le bénitier. Ce dernier fut ensuite considéré comme Asmodée. Or rien ne dit dans les documents de Saunière qu’il désira le nommer Asmodée, bien que ce cela fut dans l’air du temps à la fin du 19e siècle. Voir notre étude : le Diable Asmodée dans l’église de Rennes-le-Château.

Dans la bible, ouvrage bien connu de nos curés, on le retrouve décrit dans le seul livre de Tobie (chap. 3, vs 8) où il est un perturbateur de mariage qui fait mourir les maris successifs de Sara, son nom venant de l’hébreu « shamad » signifiant perdre. C’est l’Ange Raphaël qui signifie « Dieu guérit » qui aidera Tobie à sauver son père de la cécité grâce à du fiel de poisson.

Asmodée est aussi connu comme le gardien du Temple de Salomon auquel il aurait subtilisé son anneau cf L’orgueil de Salomon de 1888 https://www.persee.fr/doc/rjuiv_0484-8616_1888_num_17_33_6559.

Est-ce un jeu de mot anglais de Boudet ?

Dès l’entrée, la question est posée : Asmodée ou pas Asmodée et donc Tobie ou pas Tobie ? Cela renvoie pour notre curé angliciste au célèbre « To be or not to be » du “Hamlet” de William Shakespeare (1ère phrase du monologue du prince dans l’acte 3, scène 1 de la pièce qui porte son nom). Or le nom de Shakespeare peut se traduire littéralement par “shake” : “secouer” et “speare” : “lance”; donc « celui qui secoue la lance » peut s’appliquer à notre Asmodée dont les doigts en forme de cercle pouvaient tenir une lance.

Est-ce un repère géographique pour désigner un lieu particulier du secret de Boudet

Si on prend une carte IGN actuelle et qu’on tire un trait comme une lance en partant du cercle d’O (la source du cercle) où certains ont posé le fauteuil du diable, on aboutit en passant par la croix (l’église de Rennes-les-Bains) aux Pontils où se trouvait la copie du tombeau de Poussin.

Mais, si on prend la carte du livre de Boudet qui correspond à un 9e chapitre, on constate un décalage avec la carte réelle et l’axe. On passe alors par le Cardou. Si on le prolonge, on arrive sur la lettre Q du titre, la 17e lettre de l’alphabet. “Quelle”, la source en allemand…. Pourquoi ? Sur la route non marquée, il y a le village de Serres. Doit-on visiter son église ?

Est-ce lié à un rituel particulier propre à une société ecclésiastique secrète ?

Avec son IXIOE trouvé sur le petit livre de pierre posé sur sa pierre tombale, Boudet nous indique aussi d’aller vers l’EDIFICE 9 ou neuf, le nouveau Temple, celui gardé par Asmodée.

Comment trouvons-nous cet Edifice à partir de la table des matières de la Vraie Langue Celtique ? Lisez notre étude sur le chiffre 9 dans l’œuvre de Boudet : “La Vraie Langue Celtique : pierre du trou, références et chiffre neuf” !

Edifice signifie couramment un monument public mais c’est aussi un terme très présent en maçonnerie : il existe un site internet sous ce nom consacré à l’étude de la Franc-maçonnerie, ledifice.net !

Le but de la Franc-maçonnerie est de construire pierre après pierre un édifice, « le Temple de l’Humanité » qui fait suite au Temple de Salomon détruit. En 1893, Mgr Léon Meurin sort un livre intitulé « La Franc-maçonnerie Synagogue de Satan » ce qui nous renvoie au diable posé à l’entrée de l’église de Rennes-le-Château. Dans son encyclique Humanum Genus du 20 avril 1884, le Pape Léon XIII lui aussi condamne la Franc-maçonnerie et sa morale.

« La pensée alors n’était libre que de cette façon, aussi ne s’écrivait-elle tout entière que sur ces livres qu’on appelait édifices. Sans cette forme édifice, elle se serait vue brûler en place publique par la main du
bourreau sous la forme manuscrit, si elle avait été assez imprudente pour s’y risquer » dit Victor Hugo dans le roman “Notre-Dame de Paris”.

La pierre, le secret de Boudet

Livre de pierre ? Boudet a-t-il confié son secret à la pierre en aidant Bérenger Saunière (bs du bénitier) à élever son édifice, son nouveau temple de Salomon ou bien aurait-il trouvé un édifice ancien support d’un secret immémorial ?

Mais Boudet veut nous révéler un autre secret « Anglais » plus important avec l’allusion à William Shakespeare qui joua à Londres dans plusieurs théâtres : le Globe, le Cygne, la Rose ou l’Espoir.

L’Angleterre qui a vu la naissance de la Franc-maçonnerie spéculative a la forme d’un triangle comme le grand triangle du Ciel avec Altair, la Lyre et le Cygne. Elle est la Porte du Temple Rond, le Zodiaque.

Sur cette mini-Europe du Moyen- Âge, Bourges est le centre de la France, la Polaire, l’ourse. L’Espagne est sous le signe de la Vierge avec Saint-Jacques de Compostelle à la place du bouvier. Rome, en Italie, est la ville des jumeaux Romulus et Rémus. En Allemagne, l’ancienne Aix-la-Chapelle représente le Christ.

Ce nouveau temple rond à la voûte étoilée se retrouve donc sur terre avec comme clef l’Angleterre dont la forme en triangle permet de positionner le Ciel (étude “Sous la voûte étoilée de Rennes“).

Boudet nous rappelle ainsi le secret de la Table d’Emeraude : « Ce qui est en bas est comme ce qui est en haut, et ce qui est en haut est comme ce qui est en bas. » Il nous dirige vers un secret maçonnique teinté de Rose-Croix. C’est pourquoi on retrouve beaucoup de références aux roses et aux croix dans l’église de Saunière, en particulier dès l’entrée avec le fameux porche triangulaire couvert de tuiles jaunes dont j’ai déjà fait l’analyse dans “Les renforts de l’Abbé Saunière sur l’église de Rennes le Château”.

Veut-il nous dire que Rennes-le-Château est le Temple anglais, le triangle Rose-Croix avec son entrée triangulaire face à Rennes-les-Bains la jumelle italienne qui possède une église dédiée aux saints Celse et Nazaire persécutés en Italie à Rome et à Milan ?

Ensuite qui peut mieux représenter le Christ en croix sinon la fontaine des 4 ritous qui nous fait signe aussi comme la fontaine des 4 points cardinaux à Saint-Sulpice (voir aussi mon étude sur le Triangle de Saint-Sulpice) ? Alors nous pourrons peut-être trouver la vierge et sa grotte qui nous amène au Tombeau.

Octobre 2023, Johannus ©

Daniel Dugès développe une piste suivie par certains chercheurs en lien avec l’église et le domaine de Bérenger Saunière à Rennes-le-Château : la piste maçonnique.

Michel Rzepecki, interviewé par la Gazette de Rennes-le-Château et de l’Aude, présente l’église audoise de Palairac et sous-titre son livre Une église alchimique !


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