HOUYET La Tour Magdala ne serait-elle qu’une réplique ?

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La Halte Royale à Houyet à l’origine de la Tour Magdala ?

Houyet se dévoile dans la brume.

Pour cette édition spéciale 11e Anniversaire de la Gazette de Rennes-le-Château, Johan Netchacovitch et moi-même voulons vous présenter une découverte qui pourrait bien relancer l’histoire de l’abbé Saunière et consorts… jusqu’en Belgique, à Houyet. Si la similitude entre le Fort de Fréfossé (Etretat) détruit en 1912 et la Tour Magdala a été évoquée dans la Gazette en 2009, vous allez constater que la ressemblance est quasi parfaite avec la construction dont nous témoignons ici.

Tour Magdala de Rennes-le-Château ?

C’est à Houyet, petit village rural de Belgique, que se trouve le « double » de la tour Magdala. Il n’est qu’à regarder les photos prises par Johan en novembre dernier pour s’en convaincre. Tour qui se trouve reliée à une construction appelée Château Royal d’Ardennes. C’est Léopold Ier qui en 1837 fera l’acquisition de nombreux biens sur le domaine d’Ardennes et Ferage, et y fera ériger la Tour du Rocher en 1843 sur un pic dominant la Lesse à l’ouest du domaine. Il s’agissait d’une tour quadrangulaire en moellons de quatre niveaux, murs crénelés bordant la plateforme du toit, construite sur un large soubassement. Cette tour n’existe plus aujourd’hui. Elle fut dynamitée en 1971 pour cause de dangerosité. Subsiste cependant le Château du Rocher.

La tour de Houyet

Léopold II qui succédera à son père en 1865 fait construire selon les plans de l’architecte Alphonse Balat à l’emplacement du pavillon de chasse de son père, le Château Royal d’Ardennes : hôtel de luxe qui ouvre ses portes en 1891, construction qui aura duré 17 ans. II devient actionnaire de la Compagnie Internationale des Wagons-Lits et des Grands Express Européens. Son but : attirer les touristes vers la Belgique mais aussi et surtout vers le Château Royal d’Ardenne destination phare de riches touristes, têtes couronnées et hommes d’affaire du monde entier. C’est dans cette optique qu’en 1897 est construite sur la base des plans de l’architecte Alban Chambon, (architecte d’origine française faisant partie de la franc-maçonnerie), une annexe (gare) reliée au Château.

La Halte Royale d’Ardenne à Houyet

Son nom : La Halte Royale d’Ardenne ouverte le 23 juin 1898, le long de la ligne 166. C’est là que nous faisons halte pour vous présenter cette découverte royale, si je puis dire.

L'échauguette de la Halte Royale d’Ardenne à Houyet

Vous aurez noté que la construction est antérieure à la Tour Magdala de l’abbé Saunière dont les travaux ont débuté rappelons-le en 1901. Cela suscite quelques interrogations :
1) Saunière aurait-il pu se rendre à Houyet en toute discrétion ? Sachant qu’il laissait à Marie Dénarnaud, le soin de faire croire qu’il était toujours dans sa cure grâce à un subterfuge bien huilé faisant appel à la technique du publipostage ; la supposition est recevable, me semble-t-il.

La Halte Royale belge de l'Ardenne

2) A-t-il eu connaissance de cette Halte par le biais d’une photographie que lui aura présentée une de ses connaissances ayant séjourné à Houyet ? Bérenger Saunière, on le sait, rencontra à plusieurs reprises sans doute, des gens de la noblesse ; il reçut un don de la Comtesse de Chambord. Si cette supposition s’avérait exacte, se pourrait-il qu’il y ait, derrière la construction de la Tour Magdala, une volonté de faire presque à l’identique une construction dans le but d’indiquer un autre lieu en rapport avec le secret ? Cela ouvrirait bien des perspectives !

Houyet passage vers Rennes-le-Château

La découverte étant nouvelle, elle mériterait quelques investigations. D’autant que l’architecte Balat, mandaté pour la construction du château d’Ardenne, a aussi réalisé en 1873 un complexe de serres royales attenantes au château de Laeken, autre propriété du roi Léopold II dans la banlieue bruxelloise, serres abritant plantes et fleurs exotiques. Cela ne nous rappelle-t-il rien ? Il serait sans doute pertinent de comparer les jardins de Saunière à certains des jardins rattachés aux propriétés de Léopold II afin d’établir une comparaison plus poussée concernant cette supposition.

Rampe d'accès à la Halte Royale de Houyet
Une rampe d’accès pour les calèches entoure à 360° la tour – Gazette de Rennes-le-Château ©
La Halte Royale de Houyet

Crupet cache un diable

Mais, la similitude avec notre village du Languedoc, ne s’arrête pas là. Ce qui est étonnant concernant la région de Houyet, c’est qu’à quelques encablures (environ 35 km) de cette Tour, se trouve un village du nom de Crupet…

La grotte de Crupet

… où un Curé, l’abbé Gérard, tout aussi énigmatique que l’abbé Saunière, nous allons le voir, va construire avec l’aide de ses paroissiens, une grotte dédiée à Saint Antoine de Padoue… Décidément nos bons abbés ont la passion de la pierre comme l’a été l’abbé Gillard à Trehorenteuc !

Saint Antoine de Padoue surveille sa grotte à Crupet

… où se trouve figuré un diable de belle taille. Mais le devant de la grotte ne le dévoile pas, pas plus que le dédale de couloirs et de pièces à l’intérieur…

Le dédale de la grotte de Crupet
La vie de saint Antoine de Padoue
Le Christ bénit saint Antoine à Crupet

… ni le dessus de la grotte qui mène au cimetière ! On passe devant un Saint-Michel terrassant… un diable ! Serait-ce celui évoqué plus haut ?

Saint Michel terrasse un diable humain... dans la grotte de Crupet

Ce curé, tout comme Saunière n’a pas ménagé ses efforts pour mener jusqu’à son terme cette construction. Pour ce faire, il mobilisa tous ces paroissiens qui charrièrent pas moins de 300 tonnes de pierres de la région sur une période de quatre ans.

Nous avons donc à Crupet, comme à Rennes-le-Château, un curé qui décide d’effectuer une construction pour le moins aussi énigmatique que l’église de Rennes-le-Château. Curé qui a, tout comme l’abbé Saunière avec la dalle de Marie de Nègre d’Ables, pris une dalle du cimetière. On dit qu’elle n’aurait été qu’une pierre de récupération pour l’édifice, afin que cette construction coutât le moins cher possible. L’épitaphe fait allusion à un sieur Nicolas Colar qui trépassa en 1690. Il pourrait là encore être intéressant d’en faire la recherche en archives pour voir où mènerait cette piste, en supposant que cela en soit une.

Dalle du sieur Nicolas Colar

Nous avons ensuite emprunté un escalier au fond de la grotte qui nous fit déboucher un étage plus haut et à l’arrière de celui-ci ! Et là, il nous attendait…

Le diable de la grotte de Crupet

Donc, en ces lieux, distants de nombreuses lieues, se trouve un diable dont la notoriété dépasse celle de Saint Antoine de Padoue, saint que nous retrouvons en bonne place dans l’église de Saunière. Le Diable qui pèse pas moins de 700 kg aurait été acheminé jusqu’à Crupet depuis le sud de la France…

Le diable, serait-ce Asmodée ?

Je n’ai cependant trouvé aucune info pouvant le prouver, mais un historien local, Monsieur André Mourot, fait remarquer que la statue du diable en bronze ne correspond pas aux réalisations faites par l’établissement Pierson (de Vaucouleurs, dans la Meuse) qui a réalisé les autres statues de la grotte de Crupet. Serait-il du manufacturier Giscard de Toulouse ?

Le diable de Crupet

Commentaire intéressant donc, et qui demanderait d’investiguer sur la provenance exacte du diable. Auparavant, en 1875, le curé Gérard avait réalisé sur la commune de Roly une grotte dédiée cette fois-ci à la Vierge, ceci nous rappelant encore une fois la grotte à la Vierge construite par l’abbé Saunière lui-même, entre 1891 et 1894.

Le dos du diable de Crupet près de Houyet

Et, cerise sur le gâteau, non loin de ces deux lieux (Houyet, Crupet) se trouve « la pierre du diable » de Haillot, à Ohey (3). Ce qui n’est pas sans nous rappeler les pierres levées de la région du Languedoc.

Pour conclure, je dirais que ces divers lieux de la Wallonie pourraient susciter quelques investigations plus poussées car le secret des constructions de l’abbé Saunière pourraient bien être en lien avec eux, d’autant que les similitudes me paraissent pour le moins intrigantes et donc dignes d’intérêt.

Houyet, Crupet, Ohey un triangle d’or qui sait ? Comme Rennes-le-Château, Rennes-les-Bains, Bugarach !

Chantal Ventenat et Johan Netchacovitch, 23 décembre 2014, mise à jour 5 janvier 2024 ©

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