PIERRE ET PAPIER DE PHILIPPE DE CHERISEY

Parrainage de la Gazette

Après la présentation générale du livre de Jean-Luc Chaumeil, “Rennes-le-Château – Gisors – Le Testament du Prieuré de Sion – Le Crépuscule d’une Ténébreuse Affaire”, voici le plat de résistance du livre,”Pierre et Papier” de Philippe de Chérisey.

Lisons d’abord l’introduction de Jean-Luc Chaumeil : “Quelques temps avant sa mort, l’ami Amédée ou Asmodée – vous avez reconnu Philippe de Chérisey, brouillé avec le Grand Monarque extraterrestre me fit jurer de publier Pierre et papier vingt ans après la disparition de son auteur.
C’est un morceau de choix qui ouvre des horizons fantastiques. Il y a plusieurs méthodes et une double stratégie. Il semble bien que l’affaire des rouleaux de la Mer Morte soit le fil conducteur de ce déplacement de l’histoire. On nous parle de l’or de Rennes mais, en fait, il s’agit de l’or du roi Salomon! Gérard de Sède ne s’est pas trompé quand il remarquait cette transposition volontaire ou involontaire.
Mais il y a plus, le grand parchemin de Rennes-le-Château se compose de citations enrichies de plusieurs lettres faisant allusion à trois extraits de textes d’Evangiles et, surtout, à l’inscription qui était sur l’autel de Rennes ! Voici l’explication de Philippe en ce tout début de manuscrit. ”
Une version autographe de 45 pages est publiée en annexe II.

Parchemins à décrypter pour comprendre Pierre et Papier

Selon Philippe de Chérisey, Gérard de Sède a bien reçu les deux parchemins connus sous l’appellation de “Grand Parchemin” et de “Petit Parchemin”, reproduits en couleur dans le cahier iconographique. Nous attirons votre attention sur une confusion possible entre les légendes des deux documents iconographiques et le texte de P. de Chérisey : le Manuscrit II correspond au Document I, le “Petit Parchemin”, et le Manuscrit I au Document II, le “Grand parchemin”.
Philippe de Chérisey se propose de les interpréter et de “démontrer enfin le mécanisme d’une assez bonne farce.” C’est donc très clair, la mot est lancé, la mystification avouée !

Le "Petit Parchemin" du décryptage Pierre et Papier de de Chérisey
Le “Petit Parchemin”

Mais voyons les premières explications… Le marquis nous informe que le “Petit parchemin” est un montage de trois Evangiles synoptiques : Luc (I, 5), Matthieu (XII, 1-8) et Marc (II, 23-28). Il ignore manifestement l’origine de ce texte à savoir le Codex Bezae Cantabrigiensis. Il n’a pas eu en main le texte initial.
Le parchemin serait une carte au trésor et représente “la coupe d’une montagne où la caverne du trésor…” Il évoque la pièce secrète de Saunière adjacente à la sacristie, le “Comte de Monte Cristo” d’Alexandre Dumas et révèle le message avec les lettres surélevées : “A DAGOBERT II ROI ET A SION EST CE TRESOR ET IL EST LA MORT”.
C’en est terminé pour le “Petit Parchemin”. Constatons que ce message “crypté” se rapproche plus d’un exercice pour boy-scouts que d’un codage savamment ouvragé !

Le “Grand Parchemin” se décrypte grâce à “une substitution à double clef puis par une transposition effectuée au moyen d’un échiquier”. Les erreurs ont été introduites sciemment… dans le but de fournir la piste aux chercheurs !
S’en suit l’explication du décryptage. Et là, P. de Chérisey confond les deux parchemins en mentionnant que “le Document II n’intervient pas”. Le texte de base est, bien sûr, celui du “Grand Parchemin” ! L’erreur se répétera une demi-douzaine de fois.

Le "Grand Parchemin" du Prieuré de Sion dans Pierre et Papier
Le “Grand Parchemin”

Selon P. de Chérisey, cent vingt-huit lettres parasitaires ont été introduites dans le texte. A partir de celles-ci, le décryptage peut débuter… Mais les lettres sont plus nombreuses, 140 ! Il n’explique ni lesquelles seront éliminées, ni selon quels critères. Deux indices : sur la reproduction, les lettres parasitaires sont surmontées d’un point sauf 12 et on voit un trait au crayon à partir duquel on ne prend pas en considération ces 12 lettres surnuméraires. On obtient donc 140 – 12 = 128 ! Ces douze lettres forment “AD GENESARETH”… Il n’en parle pas ! De même, un autre message est présent. Il donne “REX MUNDI” ! Il n’en parle pas non plus.
Ce parchemin a fait office également de brouillon car, à la deuxième ligne, deux traits sont biffés. Les lettres faisaient bien partie du texte original ! Etrange pour un document présenté comme un parchemin, unique pièce à conviction, qu’on utilise comme un vulgaire cahier de brouillon !
Le décryptage est bien mieux expliqué dans “Rennes-le-Château – Etude critique” de Franck Marie, 1978, p. 72 à 84 !

Le message décodé donne :

“Bergère, pas de tentation
Que Poussin, Teniers gardent la clef
Pax DCLXXXI
Par la croix et ce cheval de Dieu
J’achève ce Daemon de gardien
A Midi
Pommes bleues”

Message à expliquer

Ensuite, P. de Chérisey explique le message. Nous ne reprenons ici qu’une petite partie de ses développements !

Il débute par “Bergère pas de tentation”. Il souffle le chaud et le froid, avoue qu’il a fouillé du côté du Serbaïrou. La photo de droite en atteste ! Il donne des pistes : Asmodée, le miroir, la position de la bergère et passe le reste sous silence car “désireux comme vous-même d’accéder au trésor, vous jugerez raisonnable que je m’en tienne là.”

“Que Poussin, Teniers gardent la clef” : On retiendra que “la présence de Teniers indique un chemin à parcourir depuis l’église de Rennes-le-Château jusqu’à celle de Saint-Luc.” Il évoque le village de Luc-sur-Aude…

“Pax DCLXXXI” : C’est le signe du transfert de la royauté à Rennes-le-Château en 681. On y retrouve la volonté d’hégémonie de Pierre Plantard par Sigebert IV dit le rejeton ardent.

“La Clef par la croix” : Il y est question de renversement dans l’église de Saunière. L’éditeur insère une note car il a remarqué la confusion entre les deux parchemins chez P. de Chérisey. Ce n’est pas la première fois !

“La clef. Par ce cheval de Dieu” : Il adresse un clin d’oeil à Godefroid de Bouillon… à travers sa société de joueurs d’échecs. Cela lui permet de faire le lien entre les Templiers et le Prieuré de Sion ainsi que de rappeler le sauvetage de la lignée de Dagobert II. Il situe ce cheval de Dieu à deux endroits mais ne semble pas connaître celui proche de la Fontaine des 4 ritous. De même, il ne mentionne pas le tableau de Delacroix, “Héliodore chassé du temple”, présent à l’église Saint Sulpice de Paris.

Les Pommes bleues : Explication surréaliste à partir de ce vers d’Eluard “la terre bleue comme une orange”, dénombrement des anges de l’église de RLC sujet à propos grivois mais absence totale d’allusion au phénomène lumineux éponyme !

“Par ce cheval de Dieu j’achève ce daemon de gardien à midi” : ce serait sa signature.

Original photocopié donné à Jean-Luc Chaumeil par Pierre Plantard (© Jean-Luc Chaumeil)
Original photocopié donné à Jean-Luc Chaumeil par Pierre Plantard – Jean-Luc Chaumeil ©

Lecteur à convaincre

Enfin, P. de Chérisey se lance un défi, convaincre le lecteur que c’est bien lui l’auteur de “Pierre et Papier”.

Le message final n’aurait pas été découvert par les techniciens du chiffre ! Il se lance ensuite dans une explication des lettres “éliminées partiellement”… L’explication est digne d’un cancre. Il compte également sur l’absence du parchemin original (le vrai faux donc) pour égarer le lecteur. Les photocopies de photocopies feront le reste !

Une conversation s’engage entre lui et un certain Dingon-Mozart. Il en résulte que le recensement de la dalle et de la stèle de Marie de Nègre d’Ables met à mal son invention. Pour se déclarer l’inventeur, P. de Chérisey devrait être le créateur de la stèle avec les lettres décalées qui donnent le code “MORTEPEE” capital dans le déchiffrage. Il avoue : “…, tant que les curieux pourront se procurer cet ancien numéro (ndlr le document Tisseyre, SESA), je (sic) serai qu’un demi farceur, c’est-à-dire l’héritier d’une farce lancée voici une soixantaine d’années. Mais attendez un peu que paraisse le présent ouvrage et je ne donne pas six mois pour que, raflé par ces curieux, l’on ne trouve plus aucun exemplaire de cet exemplaire du Bulletin.”

Il tente ensuite de prouver qu’il a laissé sa signature dans une partie du message décodé : “Par ce cheval de Dieu, j’achève ce daemon de gardien à midi”. Nous vous laissons le plaisir de découvrir cet exercice de style !

Enfin il rédige un post scriptum de dix pages en guise de fourre-tout :

Sion : l’épisode de “l’Ormeteau ferré” de Gisors, en 1188, témoin de la scission entre les Templiers et l’Ordre de Sion devenu le Prieuré de Sion. La signature se trouverait en bas du “Grand Parchemin”.

Gérard de Sède : La localisation de la chapelle Sainte-Catherine et de ses coffres dans “Les Templiers sont parmi nous”, soi-disant sous le donjon, est erronée. Elle se trouve en dehors des remparts. Gérard de Sède, Pierre Plantard et P. de Chérisey ont pris “l’initiative d’une farce romanesque” pour pouvoir fouiller en toute tranquillité.

Reddis Regis Cellis Arcis : Où un passage par l’abbaye de Celle-aux-Arcs inspira l’auteur.

Deux fautes oubliées : “REQUIES CATIN PACE” où la catin est un trou dans un rocher et “Haupoul” sans le “t” pour expliquer l’extrait du message codé “CE TRESOR EST LA MORT” en rapport avec saint Roch…

MORTEPEE : il établit un lien ténu avec Coustaussa et les définitions du mot “custode”.

P. de Chérisey termine son texte ainsi, sans conclusion !

Conclusions à venir… Pierre et Papier

Philippe de Chérisey, auteur de Circuit, n’est sans doute pas l’auteur de Pierre et Papier !

Pourquoi n’a-t-on pas reproduit le document “Pierre et Papier” annoté par P. de Chérisey ?

Pourquoi le document “Tisseyre” ne contredit-il pas les explications de l’auteur ?

Comment un prétendant au trône de France, un communiste et un noble en rupture de bancs ont-ils pu s’entendre ?

Quid du Codex Bezae ?

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Mise à jour 4 novembre 2019, 11 octobre 2006 Johan Netchacovitch ©

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